Lire Ensemble Fiers de Toi Fiston – 1/5

Ça y est, la première semaine est passée, les premiers chapitres sont parcourus. Il est temps de commencer nos échanges à propos de ce nouveau Lire Ensemble de TPSG.

Réagissez dans les commentaires à ces quelques réflexions. Comment avez-vous trouvé le départ? Pas trop déstabilisés? Chez nous, on s’est à nouveau souvenu pourquoi on le lit régulièrement. Ça fait du bien d’être repris.

 

Le chapitre un : notre objectif de parents, leur cœur

Les influences de l’auteur étaient bien citées en introduction (Jay Adams, David Powlison). Du coup, ce n’est pas une surprise de retrouver un principe central de la Bible (et de la relation d’aide biblique): le cœur est notre tour de contrôle. C’est d’ailleurs la thèse de tout le livre. Les appuis bibliques ne manquent pas, et cela nous aide à nous (re)centrer dans l’éducation des enfants. Tedd Tripp nous invite fortement à relâcher la pression de sauver les apparences en obtenant un comportement convenable et de commencer un travail de fond, un travail salutaire pour nos enfants en visant leur cœur, le nœud de tous les problèmes. Au risque, à l’inverse, de faire de nos enfants de sages hypocrites.

Point fort de la méthode

Ce qui est vraiment encourageant, dans ce chapitre, c’est l’espoir que l’auteur donne dans la suffisance de l’Écriture [1]. Être de bons parents, c’est à la portée de tous ceux qui chérissent la Bible et ses enseignements. [Tweet « Être de bons parents, c’est à la portée de tous ceux qui chérissent la Bible et ses enseignements. »]

 

Concrètement: une dispute pour le même objet

Un exemple que tous les parents, même d’enfant unique, connaissent. C’est celui de la dispute pour un même objet. Même si vous vous êtes crus malins et que vous en aviez acheté deux similaires, désolé de vous décevoir, mais le problème existera toujours; les enfants sont très forts pour voir une différence entre 2 mêmes choses, non?

Quand la vision révolutionnaire du livre prend vie, on se rend compte que les 2 enfants sont coupables. Chacun de leurs cœurs les pousse à vouloir leur propre bonheur au détriment de l’autre. Ils montrent leur nature pécheresse et ils ont besoin de faire demi-tour. Ultimement, ils ont besoin d’un nouveau cœur.

 

Comment cette vision changera t-elle notre quotidien?

Ce chapitre a plusieurs conséquences, à notre avis :

  • Ça nous laisse plus de liberté. Finis les complexes. Dans le sens où le comportement de l’enfant ne doit pas nous surprendre, puisqu’il est pécheur. Bien sûr, il devra obéir, mais nous ne devons pas être étonnés par les réactions d’un cœur qui n’est pas régénéré.
  • Revers de la médaille, il faut nous préparer à devoir faire face à tous ceux/celles autour de nous qui, eux, visent le comportement. Je parle ici peut-être plus particulièrement aux parents responsables dans l’Église, les victimes potentielles du « mythe de l’enfant de pasteur ». Les critiques, les regards de travers, les réflexions, les moments où l’enfant est repris alors que c’est en totale contradiction avec notre choix de viser le cœur et son vrai problème, etc.

Ici, on a discuté des enfants qui sont élevés par une nounou. Est ce qu’un couple a un témoignage à ce propos? Comment partage(re)z-vous cette base de l’éducation de vos enfants à celui/celle qui les élève?

  • Ça change complètement notre référentiel des choses « graves ». Cette semaine encore, j’ai étonné quelqu’un en qualifiant le péché de « mort » sur la base de Lc 15.32. Pourtant, ce sont les sentiments que Dieu le Père éprouve et qu’il nous presse à partager.
  • Ça implique plus d’efforts de réflexion. C’est facile et rapide de reprendre un comportement, mais ça demande de l’énergie de comprendre et de faire comprendre un problème.
  • Ça nous permet d’articuler l’Évangile. Quand on passe à cette méthode d’éducation, nos lacunes à ce sujet sont mises à jour, mais surtout on se met à voir notre besoin constant de vivre de la grâce. C’est fou comme à chaque moment on se retrouve à devoir parler de repentance, de la grâce, de notre incapacité, du caractère de Dieu et de sa loi, etc. C’est l’Évangile qui nous montre comment nous sommes sauvés et transformés et ce recentrage nous pousse à l’articuler. Chose « magique », parler de Dieu et de son œuvre devient tout naturel dans notre foyer.
  • Ça nous pousse à user de grâce, ça chasse la colère, ça pousse à la prière, …

 

Le chapitre deux: deux écueils au sujet des influences

Dans ce chapitre, on attaque une autre (mauvaise) habitude de notre éducation. Contrairement à nombre d’autres ouvrages, ici, la vision des influences extérieures à l’enfant est très équilibrée. Tedd Tripp ne les nie pas, mais il nous met aussi en garde contre le déterminisme, cette maladie qui croit qu’il faut se résoudre à l’idée que les hommes sont les pauvres victimes de leur environnement. Et qui, en définitive, offre une « justification » illusoire, un substitut du salut qui empêcherait l’enfant d’avouer son besoin d’un sauveur.

Le Seigneur Jésus était l’exception: il était sans péché. Et rien, pas même son contexte familial empreint du péché, ne l’a déterminé à succomber à la tentation. Pourquoi?

 

Ce chapitre est fortement à mettre en lien avec le suivant. Vous vous demandez peut-être pourquoi il ne faisait pas partie du découpage? C’était pour mieux créer en vous le suspens, voyons!

Rendez-vous la semaine prochaine pour la suite. En attendant, que le Seigneur bénisse ces moments passés en couple, vos échanges. Qu’il réforme nos familles

« afin de faire germer une semence sainte pour son Église » (p.8)

[1] W. Grudem définit la doctrine de la suffisance de l’Écriture comme la réponse à la question « Devons-nous chercher d’autres paroles de Dieu en plus de celles que nous avons dans la Bible? ». La suffisance, selon lui, « signifie que l’Écriture a toujours contenu toutes les paroles dont Dieu voulait que son peuple dispose à chaque étape de l’histoire de la rédemption, et qu’elle contient aujourd’hui tout ce que nous avons besoin d’entendre de la part de Dieu pour être sauvés, pour lui faire pleinement confiance et lui obéir parfaitement ».

Franck Godin

Disciple de Jésus, Franck le sert à l'Église Protestante Les Deux Rives, à Toulouse. Il est marié à Flavie, ils ont 5 enfants.

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